Le projet de tram rapide, c’est une promesse de meilleure desserte entre Esch-Belval et Luxembourg-ville.
Cette exposition dresse un bref portrait du parcours et de ceux qui le vivent, avant la réalisation du tram.

Aujourd’hui, certains lieux manquent bien sûr de panache. Ils font tellement partie de la routine qu’on les subit. Pourtant, il suffit de les observer en profondeur pour reconnaître qu’ils ont des qualités cachées. 

Et puis, il y a la campagne, cet incroyable contraste entre la ville, les champs et la forêt qui caractérise tellement cette partie du Grand-Duché.
Un tram rapide et une piste cyclable express le long de l’autoroute, c’est une alternative aux bouchons quotidiens. C’est aussi un puissant levier pour transformer l’ancienne aciérie en un quartier vivant, le quartier Metzeschmelz à Esch. C’est encore une desserte plus urbaine par le Boulevard Grande-Duchesse Charlotte, Raemerich, l’Université, le Square Mile et le parc de Belvaux.

Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs,

Vous m’avez donné l’occasion de contribuer au projet de tram rapide par deux angles très différents, en tant qu’ingénieur et en tant que photographe. Deux regards très complémentaires, la sensibilité de l’un se combinant au pragmatisme de l’autre.

Cette mission photographique s’inscrit dans la longue durée puisqu’elle vise à documenter une situation « avant-projet » de manière à pouvoir apprécier, dans quelques années, la réalisation du tram rapide.

Les comparaisons d’image avant/après sont toujours très éclairantes pour mesurer les changements. Elles sont aussi nécessaires, tant l’on oublie vite comment était la vie « avant ».

Je ne vous cache pas que je me suis beaucoup interrogé au début de cette campagne photographique. Que pouvais-je photographier puisqu’il n’y a encore rien de construit ? Comment présenter des lieux qui disposent d’un grand potentiel d’amélioration mais qui ne sont que quotidien banal pour ceux qui vont regarder mes images ?

J’ai donc choisi de ne retenir que quelques lieux très représentatifs et, simultanément, de m’attacher aux gens qui déjà aujourd’hui les occupent, les vivent au quotidien.

Que font ces gens ? qui sont-ils ? comment se tiennent-ils ? quelles sont leurs espérances ? Parcourir le site de long en large a été l’occasion de quelques très belles rencontres.

Une image à Belval, résume bien ces frémissements du futur (cf image 25, Belvaux, futur terminus de tram rapide) :

Les vaches soulignent l’incroyable proximité entre ville et campagne qui caractérise cette partie du Grand-Duché. On y voit aussi un père et son enfant à vélo. C’est tout un symbole de transmission entre les générations, d’attention aux êtres chers. Et au fond de l’image, ce n’est pas n’importe quelle ville, c’est la Maison du Savoir, avec à côté, des grues qui préfigurent le futur, mais aussi, les hauts fourneaux, marqueurs d’identité, pour ne pas oublier d’où l’on vient. Le tout synthétise la très forte dynamique du pays, et le fait que l’on se situe à un moment charnière de développement.

J’ai aussi été frappé par la grande disponibilité des gens et leur accueil. Ils ont été très nombreux à accepter de parler à un inconnu. La diversité des personnes rencontrées et l’intégration progressive des « étrangers » m’ont frappé.

Cette diversité des rencontres constitue à mes yeux un marqueur de démocratie réussie, c’est-à-dire la capacité à échanger avec des personnes de culture et d’opinion diverse et de le faire avec respect de l’opinion de l’autre.

A ce titre, le tram rapide constitue bien sûr un projet de mobilité mais il est aussi un puissant levier de transformation des espaces publics. Lorsque l’espace public est appropriable par le piéton, les conditions du « vivre ensemble » sont réunies et la démocratie renforcée.